Tresor et Steve Guerdat: une complicité
qui a amené le couple en finale de coupe du monde, cette semaine à Göteborg Texte : Raffi Kouyoumdjian Photo : Stéphane Gerber |
Sixième en 2005 avec Pialotta, troisième en 2007 avec le même Tresor, le résidant de Herrliberg dans la campagne zurichoise souhaite confirmer les bonnes dispositions qu’il sait afficher quand les grands rendez-vous l’incitent à la perfection. «On ne pense plus à ce que l’on a réalisé l’an passé. On repart pour faire mieux, oui, mais sans se mettre trop de pression», confirme le Jurassien de 25 ans.
A Göteborg, Steve guerdat tentera de faire bonne figure avec un étalon bai de douze ans, qui n’était pas destiné à concourir dans la cour des grands. A quatre ans, Tresor effectuait sa première année de compétition, en Belgique, dans les concours destinés aux jeunes chevaux. «Puis il a été vendu en Espagne. C’est un jeune cavalier amateur qui le montait. Il disputait une dizaine de concours par saison.»
Philippe Guerdat, basé de l’autre côté des Pyrénées, entraîne alors de temps en temps le jeune cavalier. «Quand il a arrêté la compétition pour se consacrer à ses études, mon père a tout de suite pensé à moi. Pourquoi ne pas essayer avec cet étalon?»
Steve Guerdat, qui venait de vivre deux désillusions consécutives avec Jan Tops et Alexander Onishenko, cherchait la relance. «Tresor a été la première acquisition. C’est lui qui m’a permis de resauter dans les grands rendez-vous.» Le nouveau départ que l’on connaît.
Cette fulgurante ascension a survitaminé la cote de l’étalon. Tresor porte bien son nom. «Mes chevaux ne sont pas à vendre. Mais ils seront vendus un jour. C’est le business.» Tous? «Non, avec tout ce que j’ai vécu avec Jalisca Solier, je ne pourrai jamais me séparer d’elle.»
En attendant la loi du marché, Tresor a encore de beaux challenges à écrire avec le cavalier jurassien. En commençant par trois rendez-vous de cette finale de Coupe du monde demain, vendredi et dimanche.
Belle constance durant l’hiver
L’an passé, dans le show du Nevada, Guerdat et Tresor avaient crée une relative surprise. Relative surprise, parce que la monture du Vadais disputait sa première grande compétition. «Tout était nouveau pour lui, il n’avait jamais sauté à ce niveau. Il n’avait même jamais pris l’avion.» Tresor s’en était bien sorti, il avait juste manqué de fraîcheur dans le dernier sprint du dimanche, quand Steve Guerdat, alors en tête, avait tombé deux barres.
La «place» dans la capitale du Nevada, l’an passé, est une chose. La constance affichée par le Jurassien cet hiver lors du calendrier de coupe du monde es est une autre. Dès la première manche à Oslo, Steve Guerdat a su se placer régulièrement. Il termine finalement huitième du classement de la «Western League», principale zone de qualification pour la finale de cette compétition. Les dix-huit premiers gagnaient leur place pour sauter chez les Vikings.
«On a eu la chance de se qualifier rapidement pour Göteborg. Cela fait maintenant deux bons mois que Tresor saute d’ailleurs sans pression.»
Pour cette année 2008, les rôles ont été rapidement définis. Tresor est dans la bataille de la Coupe du monde, alors que Jalisca Solier devrait être du rendez-vous des Jeux olympiques. C’est la chance du Jurassien, pouvoir miser sur plusieurs défis la même année.