Hippisme Finale de la Coupe du monde de saut d’obstacles à Las Vegas.
Dommage, mille fois dommage, Steve Guerdat a fini en trombe la finale de la Coupe du monde de saut.Le Jurassien, malheureusement, avait accumulé trop de retard jeudi et vendredi. Avec Trésor, il a ainsi obtenu la 8e place finale.
La victoire est revenue à l’allemande Meredith Michaels Beerbaum. Christina Liebherr a échoué au pied du podium.
Si l’héroïne s’appelle Meredith Michaels Beerbaum, triomphatrice de sa troisième Coupe du monde avec son génial Shutterfly, les Suisses ont réussi le plus beau résultat d’ensemble.
Christina Liebherr est 4e, à un souffle du podium, Steve Guerdat, brillant dimanche avec Trésor, est 8e, et Daniel Etter 10e.
Steve Guerdat revient sur son long week-end dans le Nevada
Jamais encore une finale de la Coupe du monde de saut d’obstacles n’avait été aussi disputée, intense et serrée. Preuve que le niveau de ce sport, la qualité des chevaux comme celle des cavaliers, vont croissant. Quel degré de difficultés inouï, quelle maîtrise et quel suspens ? Avec d’infimes écarts à l’arrivée, malgré un très long week-end et 67 efforts à franchir.Entre les trois premiers, ce fut une question de trois fois rien. Plus précisément de deux secondes de différence, une concédée dans la chasse, jeudi et une au barrage le vendredi. Et sans barre d’écart, puisque ni Shutterfly, premier, ni Saphire, deuxième avec l’Américain McLain Ward, ni Oki doki, troisième avec le Néerlandais Zoer, n’ont commis de faute.
Meredith Michaels Beerbaum était sans doute imbattable, voilà tout. La numéro 1 mondiale et son génial bai de 16 ans remportent ainsi, ensemble, « comme un vieux couple très complice », leur troisième Coupe du monde, rejoignant ainsi Rodrigo Pessoa et Baloubet du Rouet, ainsi que Hugo Simon (avec deux chevaux différents).
Christina Liebherr, quatrième malgré un magnifique double sans-faute, ne voulait dès lors pas nourrir de regrets. La bulloise avait tout donné et son brillant bai LB No Mercy, plein de force et d’énergie, aussi. « Mon cheval a montré classe, force et envie jusqu’au bout. Il a su évoluer à son meilleur niveau dans cette petite halle et, ça ce n’était pas gagné d’avance. Les parcours étaient énormes et on a encore gagné en expérience », soulignait avec modestie le Fribourgeoise.
Steve Guerdat, remarquable de finesse, de justesse et de précision avec Trésor, fut près de réussir un double sans-faute lui aussi. Le Jurassien commit sa faute sur l’ultime obstacle du premier tour, une palanque.
Cet obstacle décidément maudit piégea aussi Daniel Etter, et beaucoup d’autres. Avec une faute dans chaque manche, le Bernois, dixième ex aequo avec l’ex-numéro 1 mondial Markus Ehning, aura été remarquable pour son premier grand rendez-vous.
« Il fallait prendre des risques »
Steve Guerdat était le premier à le souligner : « Ce qu’à fait Dani est grand et je suis vraiment content pour lui. Chapeau ! »Le Jurassien était aussi assez souriant et satisfait, la malchance qui le poursuivait depuis jeudi l’ayant enfin quitté : « Trésor a touché deux ou trois barres sur l’ensemble du concours et elles sont tombées. Le jeudi, ce n’était pas de sa faute, j’avais voulu prendre tous les risques pour essayer de me placer en tête. On voit du reste qu’il fallait ça pour gagner, puisque Meredith n’a ensuite plus jamais cédé de terrain. C’est le sport et je suis surtout heureux de ce huitième rang final pour mon cheval : ça me faisait mal qu’il soit si peu récompensé. Là, au moins, on finit en beauté ! »
Les quatre finales de Coupe du monde disputées par le Vadais se sont toutes conclues dans les huit premiers : il était sixième ici même en 2005 avec Pialotta, troisième à Vegas toujours avec Trésor en 2007, septième avec Trésor en 2008 à Göteborg et huitième cette fois-ci : une bien belle régularité ! « C’est vrai qu’être constant, terminer la plupart des grands championnats dans les dix est important. Je n’ai pas eu trop de chance ici, comme au JO du reste, mais le bilan final est positif », résumait le champion de Suisse 2008.
En son for intérieur, Steve Guerdat se dit sûrement que la consécration est pour bientôt, avec une écurie très compétitive, grâce au soutien inconditionnel d’Yves G. Piaget, à des chevaux bien préparés et intelligemment ménagés (« Je suis heureux que Trésor ait montré sa super condition en bouclant son dernier tour avec facilité ») et aussi à son immense talent, reconnu ici aux Etats-Unis également.
Et si son heure sonnait dans douze mois quasiment jour pour jour, du 14 au 18 avril 2010 à Genève, une piste qui lui convient si bien, hôte de la prochaine finale de la Coupe du Monde ?
Source : LQJ - Alban Poudret, Las Vegas